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Tunisie

lundi 28 février 2011

"Tunisie : la rue maintient la pression sur le gouvernement de transition "

"En Tunisie la nomination d’un nouveau gouvernement est imminente. Un nouveau Premier ministre a été nommé le 27 février suite à la démission de Mohamed Ghannouchi sous la pression de la rue. Démission suivie le lendemain par celle de deux ministres Mohamed Afif Chelbi et Mohamed Nouri Jouini respectivement ministre de l'Industrie et de la Technologie, et ministre de la Coopération internationale. Ces deux personnalités étaient les derniers membres du gouvernement de transition rescapés de l'ère Ben Ali. Pour l’instant la rue maintient la pression, et attend des signes politiques forts.

Avec nos envoyé »s spéciaux à Tunis,

Notre dossier spécial
La Tunisie après Ben Ali
Il est encore trop tôt pour dire à quoi va ressembler le nouveau gouvernement. Alors en attendant, chacun fait ses vœux : un cabinet de technocrates, réclament les jeunes, un gouvernement de jeunes qui incarnent la révolution, demandent les autres.

Pour Saïd, un médecin rencontré devant le Premier ministère, certains opposants sont d’ores et déjà discrédités : « On a l’impression qu’une partie de l’opposition a sauté sur des portefeuilles, les chaises, le pouvoir. Il y a une autre opposition qui s’est démarquée des autres en gardant ses distances. Et ces opposants ont gagné la confiance du peuple ».

Et ce que demande le peuple, qui campe dans l’humidité sous les fenêtres du Premier ministre, c’est un changement jusqu’aux racines. « On veut faire un nouveau régime là où il y a une véritable démocratie. C’est une révolution donc on doit déraciner tout le système », ajoute-t-il.

Le nouveau Premier ministre Béji Caid Essebsi, 84 ans, fait partie des anciens mais il jouit plutôt d’une bonne réputation. C’est un ancien ministre de Habib Bourguiba, père de l'indépendance et président tunisien de 1957 à 1987. Ici en haut de la casbah, on rappelle que ce qui compte ce sont les actes.

Pour Soukeina, une enseignante, « son profil est bien, mais on veut des décisions audacieuses. On cherche la qualité des décisions ». Un gouvernement de qualité, c’est le minimum demandé aujourd’hui par les manifestants
Pour aller plus loin

Sur le terrain, le calme est revenu sur l’avenue Bourguiba à Tunis après les violences du week-end. Mais des débris de verre jonchent toujours le sol, et dans le centre ville, on peut encore voir les carcasses de voitures de brulées. A dans le quartier de Sidi Fatallah à Ben Arous, en banlieue de Tunis, les magasins attaqués se barricadent et s’inquiètent de ces nouvelles formes de violence qui n’existaient pas auparavant."
http://www.rfi.fr/afrique/20110301-tunisie-rue-maintient-pression-le-gouvernement-transition

mardi 8 février 2011

"Tunisie : le Parlement autorise le président par intérim à gouverner par décret-loi"

"Par RFI

Le Parlement tunisien a autorisé le 7 février, le président par intérim à gouverner par décret-loi. Le Premier ministre Mohammed Ghannouchi, des membres du gouvernement et le bureau exécutif de l'UGTT, la centrale syndicale tunisienne, se sont rencontrés pour discuter de ces pouvoirs exceptionnels accordés en vertu de l'article 28 de la Constitution. Les négociations sur les modalités de mise en oeuvre des prérogatives de Fouad Mebaza destinées à organiser les élections, ne sont pas encore terminées.
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http://www.rfi.fr/afrique/20110208-tunisie-le-parlement-autorise-le-president-interim-gouverner-decrets-loi

dimanche 6 février 2011

"En Tunisie, la violence n'est pas apaisée "

"Par RFI

En Tunisie, la vie a repris son cours ces derniers jours et le couvre-feu allégé, mais les tensions et les incidents persistent. Vendredi 4 février 2011, au soir, deux détenus ont trouvé la mort à Sidi Bouzid, brûlés dans leur cellule dans le commissariat. Cela a provoqué à nouveau la colère des habitants de la ville d'où était partie la contestation sociale le 17 décembre dernier. Et samedi après-midi, c'est dans la ville de Kef que quatre personnes ont trouvé la mort suite à de violents affrontements avec la police.

Notre dossier spécial
La Tunisie après Ben Ali
Les manifestants, rassemblés samedi 5 février 2011, devant la préfecture de la ville de Kef demandaient le limogeage du chef de la police accusé d'abus de pouvoir. Le commissaire concerné, Khaled Ghazouani était présent. Selon des témoins il aurait giflé une manifestante et c'est là que tout aurait dérapé. La foule a alors tenté de rentrer dans le poste de police et les forces de l'ordre ont répliqué. Deux manifestants sont morts sur le champ et deux autres ont succombé à leurs blessures dans la soirée. Les forces de l'ordre affirment avoir tiré parce qu'elles n'avaient plus de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants qui jetaient des pierres et des cocktails molotov, malgré les tirs de sommation. Le chef du commissariat de Kef a cependant été arrêté et conduit au siège du ministère pour interrogatoire.

Nouvelles violences à Sidi Bouzid

La veille, à Sidi Bouzid, ce sont deux détenus qui ont trouvé la mort, brûlés dans leur cellule où ils étaient gardés à vue. Leur décès pourrait être l'oeuvre de partisans de l'ancien régime du président Ben Ali selon le ministre de l'Intérieur qui appelle toute personne disposant d'informations à témoigner. Quatre agents de sécurité ont déjà été arrêtés. Mais à Sidi Bouzid, les avocats ont fait circuler une liste d'une dizaine de personnes potentiellement impliquées dans le crime."
http://www.rfi.fr/afrique/20110206-tunisie-violence-est-toujours-presente

jeudi 27 janvier 2011

"Tunisie : Mohammed Ghannouchi reconduit, le gouvernement remanié "

"La nouvelle a été accueillie avec joie ce jeudi 27 janvier 2011 au soir par des centaines de manifestants tunisiens : le nouveau gouvernement de transition a finalement été annoncé et les principaux ministres de l'ancien régime du président déchu Ben Ali n'occupent plus de postes-clés. En revanche, Mohammed Ghannouchi, Premier ministre du premier gouvernement de transition, a été reconduit dans ses fonctions.

Notre dossier spécial
La Tunisie après Ben Ali
Avec notre envoyée spéciale

C’est un gouvernement de compromis qui a été formé avec cette concession à la rue : quatre ténors du parti au pouvoir depuis un quart de siècle lâchent les postes-clés. L’Intérieur, la Défense, les Affaires étrangères et les Finances changent de main, et les remplaçants sont à priori des hommes beaucoup moins connus.

C’est le cas des Affaires étrangères qui vont être confiées à Ahmed Ounaïs, un diplomate de carrière qui a servi sous Bourguiba et Ben Ali avant de prendre sa retraite. Au total, seuls neufs ministres sont reconduis, douze nouvelles têtes font leur apparition, signe d'un certain changement. Seuls deux ministres de l'ère Ben Ali ont été maintenus mais à des ministères purement techniques.

Le soutien de l'UGTT

Par contre, Mohammed Ghannouchi, Premier ministre depuis onze ans, reste aux commandes. Si le très puissant syndicat UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens) a formellement accepté le maintien de Mohammed Ghannouchi à son poste, tous les regards se tournent désormais vers les milliers de manifestants qui depuis plusieurs jours ont inlassablement exigé le départ de tous les ministres ayant déjà appartenu à un gouvernement de l'ancien régime.

Bien que des centaines d'entre eux aient exulté, jeudi soir à Tunis, à l'annonce du nouveau gouvernement de transition, ils ont également été nombreux à continuer de réclamer le départ de Mohammed Ghannouchi. Pour apaiser la situation, ce dernier a appelé lors de son allocution télévisée les Tunisiens à « retourner au travail » et a fixé comme mission principale de ce nouveau gouvernement l'organisation « d'élections pour que le peuple choisissse en toute liberté ».

Le Premier ministre reconduit a précisé que « le gouvernement s'engage à ce que les élections soient organisées sous le contrôle d'une commission indépendante en présence d'observateurs internationaux pour en garantir la transparence ».
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http://www.rfi.fr/afrique/20110127-tunisie-mohammed-ghannouchi-reconduit-tete-gouvernement-remanie

mardi 25 janvier 2011

"Les Tunisiens refusent toujours de lever le siège du gouvernement "

"Le porte-parole du gouvernement de transition a annoncé lundi 24 janvier 2011 l'imminence d'un remaniement ministériel, alors que des milliers de manifestants ont encore exigé le départ des caciques du régime Ben Ali. Les Tunisiens battent toujours le pavé devant le siège du gouvernement à Tunis et, une nouvelle fois, ont bravé le couvre-feu pour demander le départ des ministres de l'ancien régime encore en poste. Même le chef d'état-major de l'armée n'a pas réussi à les convaincre de lever le camp.Au sein du pouvoir, c’est encore l’hésitation mais on sent clairement que les lignes sont en train de bouger. Face à la mobilisation de la rue, les nouvelles autorités ne peuvent pas rester sourdes.

Taieb Baccouch, le porte-parole du gouvernement, a annoncé un prochain remaniement. Il reste cinq postes à pourvoir en raison des cinq démissions de la semaine passée, mais d’autres départs pourraient survenir, a-t-il laissé entendre alors que la rue réclame le limogeage de tous les ministres issus de l’ancien régime.

De leur côté, les militaires –très populaires depuis qu’ils ont refusé de tirer sur la foule
Devant le siège du gouvernement, reportage


Malgré l'intervention du général Rachid Ammar, les manifestants refusent de lever le siège du gouvernement. Ils expliquent pourquoi au micro de notre envoyé spécial.
25/01/2011
par Olivier Rogez

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dans les dernières heures du régime Ben Ali-, se sont exprimés. Le général Rachid Ammar, le chef d’état-major, s’est adressé aux manifestants qui bloquent le siège du gouvernement. Il leur a assuré que l’armée était garante de la révolution et donc aux côtés du peuple, mais il a demandé aux jeunes manifestants de lever le siège et ce afin que le gouvernement travaille. Ce gouvernement ou un autre a-t-il d’ailleurs précisé, évitant d’apporter un soutien trop clair à cette équipe ministérielle. Il a aussi évoqué des « forces obscures » qui tentent de récupérer la révolution et de provoquer un vide politique.

Les manifestants l’ont écouté, ils l’ont même applaudi mais ils ont refusé de lever le camp. Dans la foule les commentaires étaient assez clairs : selon un manifestant « le peuple a suffisamment écouté les dirigeants ; pour une fois, c’est aux dirigeants d’entendre le peuple »,disait un vieil enseignant. "
http://www.rfi.fr/afrique/20110125-tunisiens-refusent-toujours-lever-le-siege-gouvernement

samedi 22 janvier 2011

"Le Premier ministre tunisien s’engage à quitter le pouvoir après la transition "

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Par RFI

En Tunisie, le pouvoir continue de lâcher du lest. Dans une interview télévisée, le Premier ministre indique qu'il se retirera de la politique après les élections. Mohamed Ghannouchi a assuré que toutes les lois antidémocratiques seront abrogées et qu'il ne touchera pas au statut de la femme. «Sous Ben Ali, j'avais peur comme tous les Tunisiens», a-t-il confié. La Tunisie a observé vendredi 21 janvier, le premier des trois jours de deuil national décrété par gouvernement, en mémoire des victimes du soulèvement populaire.



17/01/2011
La Tunisie après Ben Ali
Mohamed Ghannouchi s’est engagé à quitter la politique après la période de transition. Il a confirmé une fois de plus son engagement à ouvrir le pays. « Toutes les lois antidémocratiques seront abrogées », a-t-il dit. Il a notamment évoqué les lois électorales, et antiterroristes, ainsi que le code de la presse.

Autre engagement du Premier ministre, ne pas toucher au statut de la femme qui interdit la polygamie. Pas question non plus de revenir sur la gratuité de l’enseignement.

La révolution des salariés de Tunisair

22/01/2011
par Marie-Pierre Olphand

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« Comme tous les Tunisiens, j’avais peur sous le régime de Ben Ali », a-t-il confié, en apparence ému. Parole d’un homme de 70 ans qui a pourtant été depuis des années au service de l’ancien président. Un homme du système, qui avait reconnu dans une interview à la chaîne France 24 avoir parlé à Zine el Abidine Ben Ali après sa fuite. Il avait alors dit qu’il n’avait jamais soupçonné autant de problèmes et autant d’abus dans le pays.

Reportage devant la prison de la Mornaguia à Tunis

22/01/2011
par Olivier Rogez

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Cette déclaration sous forme de confidence, vient alors qu’il est personnellement critiqué par la population même s’il jouit d’une image d’homme intègre. Dans plusieurs villes du pays et en différents points de la capitale, les Tunisiens ont encore protesté pour demander un changement de gouvernement. Et pour la première fois, ils étaient vendredi plus d’un millier devant le Premier ministère. "
http://www.rfi.fr/afrique/20110122-tunisie-le-premier-ministre-s-engage-quitter-le-pouvoir-apres-transition

vendredi 21 janvier 2011

"Tunisie: le gouvernement adopte un projet de loi d'amnistie générale "

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Par RFI

Le gouvernement d'Union nationale, affaibli par plusieurs démissions d'opposants, tenait ce jeudi 20 janvier son premier Conseil des ministres. Il a quand même adopté un projet de loi d'amnistie générale qui sera présenté au Parlement prochainement. Le texte concerne tous les prisonniers politiques, y compris les islamistes du parti interdit Ennahda.


Ce premier Conseil des ministres de l’après-Ben Ali a duré environ quatre heures et selon les ministres présents il s’est déroulé dans une ambiance sereine, détendue et franche. Une atmosphère qui selon certains ministres tranchait avec les Conseils de l’ère Ben Ali. Les ministres ont adopté un projet d’amnistie qui sera présenté prochainement au Parlement. Un texte qui devrait concerner tous les détenus politiques et notamment les militants islamistes du mouvement Ennahda.

Notre dossier spécial
La Tunisie après Ben Ali
Autre grand axe de la journée : la séparation de l’Etat et du parti, le RCD, et les biens de l’Etat que le RCD, ce parti benaliste, gérait en son nom. Ces biens seront rétrocédés à l’Etat et une commission s’est mise au travail pour examiner tous les actes illégaux qu’auraient pu commettre les dirigeants du RCD.

Enfin, le ministre de la Justice a lu devant le Conseil le mandat d’arrêt national lancé contre Zine el-Abidine Ben Ali actuellement réfugié en Arabie Saoudite. Le blogueur le plus célébre du pays, Slim Amamou, devenu secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports, n’a pas arrêté de transmettre des messages sur Internet pour relater le Conseil des ministres minute par minute.

Le ministre de l’Intérieur Ahmed Fria a été conspué par une petite foule lors de son arrivée au Conseil des ministres, les Tunisiens lui reprochent les violences policières de ces dernières semaines et notamment les tirs à balle réelle sur les populations.

Manifestation devant le siège du RCD

Un manifestant anti-RCD

On veut que le gouvernement tombe, il ne nous représente pas.
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20/01/2011 par Marie-Pierre Olphand
De nombreux Tunisiens ne se reconnaissent pas dans l'équipe de Mohammed Ghannouchi et demandent le départ de tous les anciens dignitaires du RCD. Le bureau politique du mouvement s'est auto-dissous mais la colère de la population reste forte. Plus d'un millier de personnes se sont rassemblées devant le siège du parti ce jeudi 20 janvier. Les plus téméraires ont déboulonné l'inscription en lettres dorées « Rassemblement constitutionnel démocratique » qui ornait la façade. Une action symbolique contre la confiscation du pouvoir et de l'argent par les proches de l'ancien président.

La manifestation devant le siège du RCD est une grande première et est très symbolique car les Tunisiens n’avaient jamais eu l’autorisation de se rassembler devant ce grand bâtiment luxueux de plus de 50 étages qui à leurs yeux incarne le système Ben Ali et la répression.

Ce rassemblement a duré près de cinq heures sans relâche avec des groupes qui ont grossi les rangs au fil de l’après-midi. Le bâtiment était sous la surveillance de l’armée qui même si elle a tiré quelques coups en l’air, a laissé faire les manifestants qui ont pu accrocher des banderoles aux grilles. Cette action qui peut paraître banale ailleurs, dans un autre pays, était inimaginable dans la Tunisie de Ben Ali.

La manifestation s’est ensuite déplacée vers 16 heures sur l’avenue Bourguiba à la demande des militaires qui ont promis que demain le nom du parti aurait totalement disparu de la façade.
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http://www.rfi.fr/afrique/20110120-le-gouvernement-adopte-projet-loi-amnistie-generale

mercredi 19 janvier 2011

Acceuil: "La Suisse bloque d'éventuels fonds de Ben Ali et ...

Acceuil: "La Suisse bloque d'éventuels fonds de Ben Ali et ...: "' La présidente suisse indique qu'il «existe des indices» permettant de dire que la Suisse pourrait abriter des fonds appartenant aux clans ..."

" Les Tunisiens ne désarment pas et exigent le départ de l'ex-équipe de Ben Ali "

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En Tunisie, le couvre-feu est allégé de deux heures, à compter d'aujourd'hui annoncent les autorités. Les restrictions de circulation sont désormais comprises entre 20H00 locales et 05H00 du matin. Cette mesure traduit une amélioration de la sécurité alors que plusieurs milliers de manifestants étaient réunis dans le pays et dans le centre de la capitale ce mercredi 19 janvier 2011; les manifestants réclament le départ du RCD, le parti de l'ex-président et du nouveau gouvernement d'union nationale.

Notre dossier spécial
La Tunisie après Ben Ali
Ces militants sont décidés à manifester tous les jours, jusqu’au départ du RCD du pouvoir (le parti de l’ex-président Ben Ali). C’est leur unique revendication. Ils sont quelques centaines réunies au bout de l’avenue Bourguiba, dans le centre-ville de Tunis.

Les militants de l’UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens), comme une bonne partie de la population, n’acceptent pas la composition de l’actuel gouvernement de transition et veulent le départ des figures emblématiques de l’ancien régime qui s’y trouvent encore.

Tout se déroulait dans le calme quand soudain au milieu de la foule, un homme s’est aspergé de liquide et a brandi un briquet. Immédiatement, des gens se sont jetés sur lui pour l‘empêcher de s’immoler, mais on a très vite compris que ce n’était qu’une simple simulation et qu’il s’était aspergé d’eau de rose. Hassan, c’est son prénom, voulait simplement rappeler symboliquement le geste de Mohamed Bouazizi, ce jeune désespéré qui s’est suicidé à Sidi Bouzid le 14 décembre dernier.

Hassan Rais tenait aussi à faire passer un message politique : il est militant islamiste et voulait attirer l’attention des médias afin que le nouveau pouvoir prenne en compte les attentes des islamistes. Ennahdha, la formation islamiste, est toujours interdite ici en Tunisie, mais compte demander rapidement son autorisation.

Le Premier ministre tente d’obtenir un accord

Les principaux acteurs sont arrivés ce mercredi en fin de matinée au siège du Premier ministre. Il y a le secrétaire général de l’UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens), les trois ministres qui ont démissionné mardi et les trois opposants de ce gouvernement dont Mustapha Ben Jaâfar qui a suspendu sa participation. Ils sont en train de discuter avec le Premier ministre Mohammed Ghannouchi.

D’autres membres du gouvernement vont et viennent à l’extérieur du bâtiment, sans qu’on sache s’ils seront associés à ces pourparlers. Il y a notamment le ministre des Finances et celui des Affaires étrangères.

Selon Ahmed Brahim, ministre de l'Enseignement supérieur et scientifique et un des leaders de l’opposition, il s’agit de trouver maintenant un moyen de donner une image consensuelle, une image sérieuse, du gouvernement : « Il n’y aura jamais de gouvernement parfait, a-t-il déjà prévenu. Il y a certes de grands rêves, de grandes espérances, mais il faut être patient ».

Les quelques questions qui se posent sont celles de savoir si certains ministres vont être limogés, si les démissionnaires d’hier ont accepté de revenir dans ce gouvernement et si les ministres de l’ex-parti au pouvoir vont accepter de démissionner du RCD -le parti de Zine el-Abidine Ben Ali qui est accusé de tous les maux par la population aujourd’hui.
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http://www.rfi.fr/afrique/20110119-tunisiens-desarment-pas-exiger-le-depart-ex-equipe-ben-ali

mardi 18 janvier 2011

"En Tunisie, le gouvernement d'ouverture loin de faire l'unanimité "

"En Tunisie, la formation du gouvernement dit «d'union nationale» par le Premier ministre Mohammed Ghannouchi ce lundi 17 janvier 2011 suscite déjà les critiques voire l'hostilité d'une partie de la population tunisienne qui s'était soulevée pour se débarrasser de «l'ancien régime». Malgré l'entrée au gouvernement de figures nouvelles issues de l'opposition ou de la société civile, les postes clé restent aux mains de figures du RCD.

Avec nos envoyées spéciales en Tunisie,

Le Premier ministre Mohammed Ghannouchi annonce la composition de son «gouvernement d’union nationale» lors d'une conférence de presse à Tunis ce lundi 17 janvier 2011.
17/01/2011 - Tunisie
En Tunisie, le Premier ministre sortant forme un «gouvernement d'union nationale»
C’est un gouvernement inédit pour la Tunisie, indéniablement un gouvernement d’ouverture. Trois opposants au président Ben Ali sont nommés ministres, ce n’est pas négligeable, et des personnalités indépendantes issues de la société civile ont aussi été associées telles que Moufida Tlatli, une réalisatrice tunisienne nommée ministre de la Culture ou encore le cyberdissident Slim Amamou, emprisonné quelques jours début janvier.

Mais l’ouverture véritable et l’unité nationale, auraient supposé que l’on associe les représentants de partis non reconnus, comme les communistes, ou encore les islamistes. Ce sont eux qui ont le plus lutté contre le régime Ben Ali or ils n’ont même pas été consultés. L’opposant historique Moncef Marzouki qualifie d’ailleurs ce gouvernement de «fausse ouverture». Ce qu’il dénonce, c’est le maintien de plusieurs ministres en poste sous le régime du président Ben Ali. Le RCD, Rassemblement constitutionnel démocratique au pouvoir, conserve en
Hussein Djaziri


Porte-parole du parti islamiste Ennahdha
18/01/2011
par Nicolas Champeaux

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effet plusieurs postes importants parmi lesquels celui de l’Intérieur, le ministère qui sera chargé de l’organisation des futures élections, dans six mois. On a coupé la tête mais le canard court toujours, dit Taoufik Ben Brik, le journaliste opposant au régime du l'ancien président Ben Ali.

Ce gouvernement est le signe que le Premier ministre n’a pas été sensible à la volonté du peuple de déraciner l’ancien système. La rue, qui a gagné la bataille et s’est soulevée seule, sans l’aide des partis politiques, ne veut plus de ces hommes là. Des manifestations ont éclaté avant même l'annonce du gouvernement avec pour slogan «il faut briser le RCD» et un appel à prendre le siège du parti dans la capitale a été lancé. En somme, loin d'apaiser la population, ce nouveau gouvernement frustre tous ceux qui espéraient vraiment tourner la page.

Le RCD, «quasi parti unique»

Né en 1987 au lendemain de la prise de pouvoir du général Ben Ali, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) est aujourd'hui perçu comme l'un des symboles du mal tunisien. Avec ses deux millions de membres, le RCD contrôlait sur le plan politique et sécuritaire le pays tout entier, jusqu'aux plus petits villages. Les Tunisiens ont d'ailleurs coutume de l'appeler «le parti quasi unique».
Ces derniers temps, miné par la corruption et le népotisme, il apparaissait non plus comme un simple parti Etat mais plutôt comme le parti du clan présidentiel.
Pourra-t-il survivre à la révolution tunisienne ? Rien n'est moins sûr. Certes, dans le cadre de cette période de transition, il paraît incontournable, d'où sans doute le choix du Premier ministre de conserver plusieurs personnalités plus ou moins respectées du RCD à des postes clé. Reste que du côté de l'opposition, un fort consensus se dégage pour demander la dissolution du parti du président Ben Ali tant on voit mal comment une véritable transition démocratique peut s'instaurer sans la disparition de ce parti. Selon un spécialiste de la Tunisie, le RCD pourrait également réussir à faire le dos rond, changer de nom, changer les têtes et faire peau neuve pour revenir plus tard un peu à l'image des partis communistes en Europe de l'Est."
http://www.rfi.fr/afrique/20110118-tunisie-le-gouvernement-dit-ouverture-loin-faire-unanimite

lundi 17 janvier 2011

"En Tunisie, le Premier ministre sortant forme un «gouvernement d'union nationale» "

"Un « gouvernement d'union nationale » a été formé en Tunisie ce lundi 17 janvier 2011. Il sera dirigé par le Premier ministre Mohammed Ghannouchi, qui est reconduit dans ses fonctions. M. Ghannouchi a annoncé lui-même que sa nouvelle équipe sera chargée de gérer la transition jusqu'à la tenue d'élections présidentielle et législatives. Plusieurs ministres sortants restent également en place, dont celui des Affaires étrangères. Trois dirigeants de l'opposition font leur entrée.

Ils ne seront que 19 ministres dans ce « gouvernement d'union nationale ». Un gouvernement donc resserré pour gérer le pays jusqu'à la tenue des prochaines élections présidentielle et législatives. La nouvelle équipe est un savant dosage entre la société civile, l'opposition et l'ancien gouvernement.

Trois chefs de partis politiques de l'ancienne opposition au régime Ben Ali y font leur entrée. Deux de ces partis n'avaient pas de représentant au Parlement. Ces trois personnalités sont Nejb Chedid, chef historique du Parti démocratique progressiste, il devient ministre du Développement régional ; Ahmed Ibrahim, chef du mouvement Ettajdid, il prend la tête du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ; enfin Mustapha Ben Jafar, qui dirige le Front démocratique pour le travail et les libertés, devient ministre de la Santé.

Dans cette nouvelle équipe, six membres de l'ancien gouvernement Ben Ali ont été reconduits : le Premier ministre Mohammed Ghannouchi bien sûr, mais aussi le ministre des Affaires étrangères Kamel Morjane et celui de l'Intérieur, Ahmed Kriaâ. Des représentants de la société civile figurent, eux aussi, dans ce gouvernement. Le ministère de l'Information, accusé de censurer la liberté de la presse et d'expression dans le pays, a été supprimé.
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http://www.rfi.fr/afrique/20110117-tunisie-le-premier-ministre-sortant-forme-gouvernement-union-nationale

dimanche 16 janvier 2011

"Au Venezuela Hugo Chavez «rend» les pouvoirs spéciaux qui lui avaient été octroyés "

"Le président vénézuélien Hugo Chavez a appelé samedi 15 janvier 2011 les députés de l'opposition au dialogue et à la conciliation dans son intervention annuelle devant l'Assemblée nationale. Il a même promis de rendre les pouvoirs spéciaux en mai prochain.

Avec notre correspondant à Caracas, François-Xavier Freland

En cette rentrée parlementaire, Hugo Chavez voulait vraisemblablement frapper un grand coup. Celui que l'opposition présente désormais comme une sorte d'apprenti dictateur, a pris tout le monde par surprise. Au bout de plusieurs minutes de sa longue allocution, il annonce qu'il renoncera en mai prochain à ses pouvoirs spéciaux octroyés par la précédente législature en décembre dernier. Ils devaient lui permettre de légiférer par décret, au moins jusqu’au printemps 2012, afin notamment de faire aux conséquences des récentes pluies diluviennes.

«Pour que personne d'entre vous ne se sente lésé, ou limité, je vous rends les pouvoirs spéciaux de la loi habilitante. Je te la rends ! Je n'ai aucun problème, je vais juste travailler plus dur et plus rapidement» a déclaré le président vénézuélien.

Arrivé sous les vivas de ses supporteurs aux chemises rouges, rassemblés devant l'Assemblée nationale, Hugo Chavez, costume bleu foncé sobre, écharpe présidentielle, loin du kaki militaire, s'est voulu plus conciliant. Face à lui, les députés de l'opposition, muets, esseulés dans un coin de l'hémicycle, régulièrement conspués par les sympathisants du comandante, semblaient boire du petit lait.

S'éternisant parfois sur les bénéfices de sa politique, Hugo Chavez s'est emballé sur les complots qui le visent, parlant même de terrorisme médiatique international. Néanmoins, le président vénézuélien a semblé vouloir calmer le jeu, invitant les députés de gauche et de droite, à débattre. Après tout, s'est-il exclamé, «Vous, moi, ne sommes que des êtres humains». "

" En Tunisie, la transition politique s'organise pas à pas "

"En 24 heures, la Tunisie aura eu trois présidents : Zine el-Abidine Ben Ali, renversé par la rue vendredi 14 janvier 2011 au soir, Mohamed Ghannouchi l’ancien Premier ministre, puis finalement Foued Mebazaa, le président du Parlement. Un tâtonnement qui illustre les nombreuses questions qui se posent depuis ces dernières heures, concernant la conduite de la transition qui s'annonce, dans un environnement sécuritaire encore très instable.

Avec nos envoyées spéciales en Tunisie,

Tunis ce dimanche matin : flottement sécuritaire

16/01/2011
par Léa-Lisa Westerhoff

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Durant quelques heures Mohamed Ghannouchi a été président en vertu de l’article 56 de la constitution. Mais le texte ne prévoyait pas d’élection alors le choix s’est porté ce samedi 15 janvier sur l’article 57 qui confie le pouvoir au président du Parlement et qui prévoit l’organisation d’élections législatives et présidentielles d’ici soixante jours maximum.

Depuis samedi soir Foued Mebazaa est donc le nouveau chef de l’Etat. Il s’est engagé à respecter la constitution et a promis un gouvernement d’union nationale dans l’intérêt supérieur du pays.
Foued Mebazaa, président par intérim, nomme son Premier ministre

Puisque la bonne marche de l'autorité publique constitutionnelle et la continuité de l'Etat exigent la constitution d'un gouvernement, comme le stipule la Constitution, et puisque l'intérêt supérieur de l'Etat exige que cela soit un gouvernement d'unité nationale, j'ai chargé M. Mohammed Ghannouchi, Premier ministre, de me proposer les noms des membres de ce futur gouvernement, comme le stipule l'article 50 de la Constitution.
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16/01/2011 par RMC-Infos
Cet ajustement à la tête de l’Etat ne veut pas dire pour autant que la transition sera simple : l’homme n’incarne pas la nouveauté aux yeux d’une population qui a payé le prix fort pour le départ du président Ben Ali. Sa carrière a débuté sous les ordres d’Habib Bourguiba, le père de l’indépendance puis de Zine el-Abidine Ben Ali de qui il ne s’est jamais vraiment démarqué.

Les partis politiques d’opposition, pour certains encore interdits, soulignent par ailleurs la
Dans les rues de Tunis, après le départ de Ben Ali, le 14 janvier 2011
14/01/2011 - Tunisie
Tunisie : de l'indépendance à la chute de Ben Ali
difficulté d’aller à un scrutin face à l’ancien parti au pouvoir, le RCD, véritable machine-Etat toujours en place. Un parti qu’a longtemps dirigé d’ailleurs le nouveau chef de l’Etat.

On parle aussi beaucoup d’une place grandissante de l’armée chargée de sécuriser les villes et les quartiers de la capitale, une armée que certains invitent à prendre le pouvoir pour casser l’ancien système politique et rétablir le calme.



Le Premier ministre a commencé ses consultations

Les chefs des principaux partis politiques d'opposition ont rencontré samedi 15 janvier le Premier ministre. Ce dernier a consulté les secrétaires généraux des trois partis considérés comme les principaux partis de l'opposition ; il a reçu également le président de la Ligue des droits de l'homme, le secrétaire général de la centrale syndicale UGTT et le secrétaire général de l'Union des étudiants. Il s'agit de faire un tour d'horizon afin d'émettre ensuite un avis sur la mise en place du processus démocratique à venir.

Mustapha Ben Jaafar est le secrétaire général du FTDL (Forum Démocratique pour le travail et les libertés), un parti fondé en 1994, reconnu en 2002 comme parti de l'opposition et membre de l'internationale socialiste. Il raconte son entretien avec le Premier ministre et les points qui restent à discuter."
http://www.rfi.fr/afrique/20110116-tunisie-transition-politique-s-organise-pas-pas

vendredi 14 janvier 2011

"Emeutes en Tunisie : Ben Ali joue la carte de l’apaisement et de l'ouverture "

"C'est un changement de cap de la part du président tunisien. Intervenant à la télévision pour la troisième fois depuis le début des émeutes, Zine el-Abidine Ben Ali s'est clairement engagé à trouver des solutions à la contestation sociale, qui fait trembler la Tunisie depuis près d'un mois. Il propose de libéraliser la vie politique et rétablir une totale liberté d'expression. Au pouvoir depuis 23 ans, le président Ben Ali s'est engagé aussi à quitter le pouvoir à la fin de son mandat en 2014. Peut-être un tournant historique. Le chef de la diplomatie tunisienne, Kamel Morjane, a déclaré ce vendredi, sur un média français, qu'un gouvernement d'union nationale était « faisable ».

Mustapha Benjaffar, secrétaire général du Forum démocratique pour le travail et les libertés

14/01/2011
par Sarah Tisseyre

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C’est un président à la fois agité et affecté en apparence qui s’est exprimé le 13 janvier en dialecte tunisien. Le ton est nouveau, reconnaît l’opposant Mustapha Benjaffar qui attendait ce genre de discours.au parfum d’ouverture démocratique depuis 20 ans. Zine el-Abidine Ben Ali a joué la carte de la repentance : « il y a eu des erreurs, il y a eu des morts pour rien ».

Une façon de justifier le limogeage du ministre de l’Intérieur, qui selon certains experts, joue le rôle de fusible dans ce dossier.

Le chef de l’Etat a annoncé des mesures inédites et auxquelles certains ont du mal à croire tant le pays était verrouillé jusque là. Des mesures telles que la liberté totale des médias et d’internet, liberté dans le respect des valeurs tunisiennes. Une nuance qui demande à être éclaircie.

Abid Briki, porte-parole de l'UGTT

14/01/2011
par Sarah Tisseyre

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Comme réponse à tous ceux qui demandent son départ dans la rue depuis des jours, il a promis de ne pas changer la Constitution et donc de partir en 2014 à la fin de son mandat. Là aussi, il s’agit d’un engagement fort. La question est maintenant de savoir si ces promesses ne viennent pas trop tard.

Maya Jribi, secrétaire générale du PDP

14/01/2011
par Sarah Tisseyre

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Jeudi, la principale centrale syndicale s’est félicitée de l’offre de dialogue et des baisses de prix, annoncée. L’UGTT (l'Union générale tunisienne du travail) attend maintenant des actes, tout comme le PDP (Parti démocratique progressiste), un des principaux partis d’opposition, qui réclame la mise en place d’un gouvernement pluriel.

Au moment où le président Ben Ali prononçait son discours, deux civils ont été tués par la police à Kairouan, dans le centre du pays. Un bilan communiqué par la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme fai état de 66 morts depuis le début des troubles mi-décembre."
http://www.rfi.fr/afrique/20110114-emeutes-tunisie-ben-ali-joue-carte-apaisement-ouverture

jeudi 13 janvier 2011

Sahel Livre: "Côte d'Ivoire : deux quartiers d'Abidjan sous cou...

Sahel Livre: "Côte d'Ivoire : deux quartiers d'Abidjan sous cou...: "'Un couvre-feu nocturne a été instauré à partir du 12 janvier pour trois nuits dans deux quartiers d'Abidjan, Abobo et d'Anyama, après deux ..."

Tunisie: "Couvre-feu nocturne à Tunis et dans sa banlieue"

Tunisie: "Couvre-feu nocturne à Tunis et dans sa banlieue": "'Le gouvernement tunisien avait pourtant tenté de calmer le jeu, avec le limogeage du ministre de l'Intérieur et la libération de toutes les..."

"Couvre-feu nocturne à Tunis et dans sa banlieue"

"Le gouvernement tunisien avait pourtant tenté de calmer le jeu, avec le limogeage du ministre de l'Intérieur et la libération de toutes les personnes arrêtées depuis le début des troubles, mais la situation est toujours très tendue en Tunisie. Et pour la première fois, les émeutes ont gagné Tunis où manifestants et forces de l'ordre se sont violemment affrontés le 12 janvier. Un couvre-feu nocturne dans la capitale et sa banlieue a été décrété, et l'armée y a été déployée. Le bilan actuel des troubles déclenchés, il y a un mois, est officiellement de 21 morts, 50 selon une source syndicale.

Ahmed Brahim, secrétaire général du mouvement Ettadjid

13/01/2011
par Olivier Rogez

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Couvre-feu, arrestation de l’opposant de gauche Hamma Hammami, la journée de mercredi s'est finalement terminée, comme elle a commencé, sous tension. L’apaisement espéré par les annonces du pouvoir n’aura pas eu lieu. Libérer les manifestants arrêtés et changer de ministre de l'Intérieur n'a pas suffi à calmer la rue.

Dès 14 heures (heure locale), et pour la première fois, des centaines de jeunes ont tenté de gagner l’avenue principale de la capitale. Ils ont immédiatement été bloqués par des centaines de policiers. Mais pendant une trentaine de minutes, leurs slogans demandant le départ de Ben Ali ont résonné dans la rue. Un fait inédit à Tunis et un symbole fort. Finalement, ils ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes.

Mais dans le reste du pays non plus, les annonces du pouvoir n’ont pas permis de calmer la contestation. A Douz dans le sud, à Sfax, Hammamet, Bizerte ou encore à Thala des manifestations se sont transformées en affrontements avec la police, faisant entre trois et cinq morts, selon les sources."
http://www.rfi.fr/afrique/20110112-couvre-feu-nocturne-tunis-banlieue

mercredi 12 janvier 2011

"Emeutes en Tunisie: le ministre de l’Intérieur limogé "

"En Tunisie, le Premier ministre a annoncé ce mercredi matin le limogeage du ministre de l’Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, et la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre des émeutes sociales qui secouent le pays depuis quatre semaines. Une annonce choc au moment où l'armée était déployée dans Tunis et alors qu'on signalait des heurts entre police et manifestants dans le centre de la capitale. Le régime du président Ben Ali semble vouloir montrer qu’il desserre l’étau.

C’est sans aucun doute un signe d’apaisement qui est envoyé là par le régime, un signe d’assouplissement en tout cas. En annonçant la libération de toutes ces personnes arrêtées durant les émeutes, pour la première fois, le pouvoir en place reconnaît qu’il a pu commettre une erreur.

Mais avec ces décisions, le régime montre sans doute aussi que la crise clairement n’est plus seulement sociale, elle est devenue politique. Le pouvoir a été fragilisé par ces émeutes, le président Ben Ali le reconnaît puisque le ministre de l’Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, responsable de l’ensemble des forces de police, a été limogé.

Enfin, dernier signe d’apaisement, le Premier ministre a également annoncé l’ouverture d’une enquête sur les affaires de corruption. C’est un fléau que dénoncent régulièrement l’opposition et les ONG.

Atmosphère calme mais tendue à Tunis

L’armée est déployée un peu partout depuis ce matin dans Tunis, devant les bâtiments stratégiques notamment, des émeutes qui semblent pour la première fois avoir éclaté en banlieue hier soir.

Depuis ce matin, le siège du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), le parti au pouvoir, est gardé par une jeep et un soldat armé, idem pour la télévision nationale ou encore l’ambassade de France. Une peu partout dans la ville, on voit des jeeps et des hommes armés qui surveillent ces bâtiments. Des renforts enfin ont également été postés en banlieue.

A part ça, ce matin, la situation était calme à Tunis, mais toujours tendue. La ville semble retenir en fait un peu son souffle. Il va falloir voir maintenant si ces décisions qui ont été annoncées auront un impact sur la contestation sociale puisque ce matin encore, selon des témoins joints par téléphone, des manifestations étaient toujours en cours dans l’intérieur du pays près de Sfax notamment sur la côte tunisienne.
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http://www.rfi.fr/afrique/20110112-emeutes-tunisie-le-ministre-interieur-limoge