"C'est un changement de cap de la part du président tunisien. Intervenant à la télévision pour la troisième fois depuis le début des émeutes, Zine el-Abidine Ben Ali s'est clairement engagé à trouver des solutions à la contestation sociale, qui fait trembler la Tunisie depuis près d'un mois. Il propose de libéraliser la vie politique et rétablir une totale liberté d'expression. Au pouvoir depuis 23 ans, le président Ben Ali s'est engagé aussi à quitter le pouvoir à la fin de son mandat en 2014. Peut-être un tournant historique. Le chef de la diplomatie tunisienne, Kamel Morjane, a déclaré ce vendredi, sur un média français, qu'un gouvernement d'union nationale était « faisable ».
Mustapha Benjaffar, secrétaire général du Forum démocratique pour le travail et les libertés
14/01/2011
par Sarah Tisseyre
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C’est un président à la fois agité et affecté en apparence qui s’est exprimé le 13 janvier en dialecte tunisien. Le ton est nouveau, reconnaît l’opposant Mustapha Benjaffar qui attendait ce genre de discours.au parfum d’ouverture démocratique depuis 20 ans. Zine el-Abidine Ben Ali a joué la carte de la repentance : « il y a eu des erreurs, il y a eu des morts pour rien ».
Une façon de justifier le limogeage du ministre de l’Intérieur, qui selon certains experts, joue le rôle de fusible dans ce dossier.
Le chef de l’Etat a annoncé des mesures inédites et auxquelles certains ont du mal à croire tant le pays était verrouillé jusque là. Des mesures telles que la liberté totale des médias et d’internet, liberté dans le respect des valeurs tunisiennes. Une nuance qui demande à être éclaircie.
Abid Briki, porte-parole de l'UGTT
14/01/2011
par Sarah Tisseyre
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Comme réponse à tous ceux qui demandent son départ dans la rue depuis des jours, il a promis de ne pas changer la Constitution et donc de partir en 2014 à la fin de son mandat. Là aussi, il s’agit d’un engagement fort. La question est maintenant de savoir si ces promesses ne viennent pas trop tard.
Maya Jribi, secrétaire générale du PDP
14/01/2011
par Sarah Tisseyre
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Jeudi, la principale centrale syndicale s’est félicitée de l’offre de dialogue et des baisses de prix, annoncée. L’UGTT (l'Union générale tunisienne du travail) attend maintenant des actes, tout comme le PDP (Parti démocratique progressiste), un des principaux partis d’opposition, qui réclame la mise en place d’un gouvernement pluriel.
Au moment où le président Ben Ali prononçait son discours, deux civils ont été tués par la police à Kairouan, dans le centre du pays. Un bilan communiqué par la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme fai état de 66 morts depuis le début des troubles mi-décembre."
http://www.rfi.fr/afrique/20110114-emeutes-tunisie-ben-ali-joue-carte-apaisement-ouverture
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