Ma liste de blogs

Membres

Tunisie

mardi 18 janvier 2011

"En Tunisie, le gouvernement d'ouverture loin de faire l'unanimité "

"En Tunisie, la formation du gouvernement dit «d'union nationale» par le Premier ministre Mohammed Ghannouchi ce lundi 17 janvier 2011 suscite déjà les critiques voire l'hostilité d'une partie de la population tunisienne qui s'était soulevée pour se débarrasser de «l'ancien régime». Malgré l'entrée au gouvernement de figures nouvelles issues de l'opposition ou de la société civile, les postes clé restent aux mains de figures du RCD.

Avec nos envoyées spéciales en Tunisie,

Le Premier ministre Mohammed Ghannouchi annonce la composition de son «gouvernement d’union nationale» lors d'une conférence de presse à Tunis ce lundi 17 janvier 2011.
17/01/2011 - Tunisie
En Tunisie, le Premier ministre sortant forme un «gouvernement d'union nationale»
C’est un gouvernement inédit pour la Tunisie, indéniablement un gouvernement d’ouverture. Trois opposants au président Ben Ali sont nommés ministres, ce n’est pas négligeable, et des personnalités indépendantes issues de la société civile ont aussi été associées telles que Moufida Tlatli, une réalisatrice tunisienne nommée ministre de la Culture ou encore le cyberdissident Slim Amamou, emprisonné quelques jours début janvier.

Mais l’ouverture véritable et l’unité nationale, auraient supposé que l’on associe les représentants de partis non reconnus, comme les communistes, ou encore les islamistes. Ce sont eux qui ont le plus lutté contre le régime Ben Ali or ils n’ont même pas été consultés. L’opposant historique Moncef Marzouki qualifie d’ailleurs ce gouvernement de «fausse ouverture». Ce qu’il dénonce, c’est le maintien de plusieurs ministres en poste sous le régime du président Ben Ali. Le RCD, Rassemblement constitutionnel démocratique au pouvoir, conserve en
Hussein Djaziri


Porte-parole du parti islamiste Ennahdha
18/01/2011
par Nicolas Champeaux

Écouter (00:57)
More



effet plusieurs postes importants parmi lesquels celui de l’Intérieur, le ministère qui sera chargé de l’organisation des futures élections, dans six mois. On a coupé la tête mais le canard court toujours, dit Taoufik Ben Brik, le journaliste opposant au régime du l'ancien président Ben Ali.

Ce gouvernement est le signe que le Premier ministre n’a pas été sensible à la volonté du peuple de déraciner l’ancien système. La rue, qui a gagné la bataille et s’est soulevée seule, sans l’aide des partis politiques, ne veut plus de ces hommes là. Des manifestations ont éclaté avant même l'annonce du gouvernement avec pour slogan «il faut briser le RCD» et un appel à prendre le siège du parti dans la capitale a été lancé. En somme, loin d'apaiser la population, ce nouveau gouvernement frustre tous ceux qui espéraient vraiment tourner la page.

Le RCD, «quasi parti unique»

Né en 1987 au lendemain de la prise de pouvoir du général Ben Ali, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) est aujourd'hui perçu comme l'un des symboles du mal tunisien. Avec ses deux millions de membres, le RCD contrôlait sur le plan politique et sécuritaire le pays tout entier, jusqu'aux plus petits villages. Les Tunisiens ont d'ailleurs coutume de l'appeler «le parti quasi unique».
Ces derniers temps, miné par la corruption et le népotisme, il apparaissait non plus comme un simple parti Etat mais plutôt comme le parti du clan présidentiel.
Pourra-t-il survivre à la révolution tunisienne ? Rien n'est moins sûr. Certes, dans le cadre de cette période de transition, il paraît incontournable, d'où sans doute le choix du Premier ministre de conserver plusieurs personnalités plus ou moins respectées du RCD à des postes clé. Reste que du côté de l'opposition, un fort consensus se dégage pour demander la dissolution du parti du président Ben Ali tant on voit mal comment une véritable transition démocratique peut s'instaurer sans la disparition de ce parti. Selon un spécialiste de la Tunisie, le RCD pourrait également réussir à faire le dos rond, changer de nom, changer les têtes et faire peau neuve pour revenir plus tard un peu à l'image des partis communistes en Europe de l'Est."
http://www.rfi.fr/afrique/20110118-tunisie-le-gouvernement-dit-ouverture-loin-faire-unanimite

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire